textes du cours n°6: la leçon tragique.
Introduction :
V.9, p. 287 Macduff :
Salut ! roi ! Tu es roi. Et regarde comme est
La tête de l’usurpateur. Les temps sont libres.
Je te vois entouré des perles du royaume
Qui parlent de ma salutation dans leurs esprits
Salut, ô roi d’Ecosse
Tous : Salut ô roi d’Ecosse !
(…)
1. La leçon de la tragédie : catharsis et apaisement.
a. Figuration du mal : le motif de la maladie.
IV, 3, p.233
Macduff : Quel est le nom de cette maladie
Malcolm : Elle est appelée le Mal(…)
Des gens gravement éprouvés
Tout gonflés, ulcérés, pitoyables au regard
Qui sont un désespoir pour la chirurgie.
V, 1 p.247
Le médecin : un grand trouble de nature, à la fois recevoir les bénéfices du sommeil et faire les actions de la veille ! dans cette agitation dormante, en dehors de la marche et des autres gestes, qu’est ce que d’un moment à l’autre vous l’avez entendu dire ?
(…)
b. Macbeth, victime expiatoire
IV, 3, p237 :
Ross (…)Maintenant c’est le temps du secours : en Ecosse
Votre œil créerait des soldats
Ferait combattre les femmes
Afin de repousser tant d’atroces malheurs
V, 2, p.257 :
Angus : A présent il sent ses meurtres cachés qui lui collent sur les mains
A présent des révoltes incessantes lui reprochent sa félonie
Ceux qu’il commande agissent seulement sur commande,
Rien par amour ; et maintenant il sent son titre prendre
Lâchement sur lui
Comme la robe d’un géant, sur un nain voleur
Menteith
Qui pourrait condamner ses sens pestiférés
De se relâcher et de refuser,
Quand tout ce qui est en lui se condamne d’être là ?
Caithness : Allons, allons donc donner obédience à qui elle est due,
Rejoignons le médecin de cet état malade, et avec lui versons chaque goutte de sang, pour la purgation de cet état malade
Lennox : ou tout au moins ce qu’il faut
Pour humecter la fleur souveraine et noyer la mauvaise herbe.
Mettons nous en marche vers Birnam
V, 7, p277
Macbeth : ils m’ont liés à un poteau ; je ne peux fuir
Mais comme l’ours, je dois tenir contre la course
Et dans la même scène, Macbeth devient l’incarnation du mal ; à l’énoncé de son nom, le jeune Siward déclare :
Le diable ne pourrait dire vocable
Plus odieux à l’oreille
c. Le sens de l’histoire : la providence à l’œuvre .
III, 4, p.175
Macbeth : Le sang fut répandu ici, dans des époques disparues
Avant qu’humaine purgation eût fait meilleure société ;
Encore après, les meurtriers ont accompli des actions
Trop terribles pour l’oreille : il fut un temps
Où la cervelle étant ôtée, l’homme mourait,
C’était fini : mais maintenant ils se relèvent
Avec vingt meurtres mortels sur leur crâne,
Et nous poussent de nos sièges…C’est plus étrange
que le meurtre même
IV, 3 p 243.
Malcolm : Voilà d’un homme
Viens, allons vers le roi, nos forces sont armées
Il ne faut plus que des adieux. Macbeth
Est bien mûr pour la gaule : les Pouvoirs d’en haut
Montrent leurs instruments. Prends toute aide et secours ;
Longue est la nuit qui ne trouve jamais le jour
V,7 p.279
Macduff (…) « Oh que je le trouve, fortune !
Et je ne te demande plus rien »
2. Permanence du mal : un mal endémique
a. Une maladie surnaturelle et incurable
V, 1, p 255 :
Le médecin : Terribles rumeurs sont dans l’air : des actes non naturels
Créent des troubles non naturels ; et les esprits infestés
Sur leurs oreillers sourds déchargent leurs secrets
Plus que du médecin, elle a besoin du prêtre.
Dieu, Dieu, pardonne nous à tous. Surveillez-la
Eloignez d’elle tous les moyens de destruction.
Toujours gardez les yeux sur elle. Adieu, bonsoir ;
Elle a abattu mon esprit, elle a épouvanté ma vue :
Je pense et n’ose parler.
V, 3 p.263-264
Le médecin : « point tant malade, monseigneur,
Que troublée de visions qui arrivant pressées
Le privent de repos »
Macbeth : guéris là de cela !
Ne peux-tu assister à un esprit malade
Enlever de mémoire un chagrin enraciné,
Efface des tourments inscrits dans le cerveau
Et avec quelque bienfaisant antidote
Délivrer le sein souffrant de cette terrible angoisse
Qui pèse sur le cœur
Le médecin : En ce point le patient
Doit s’assister lui-même
II, 2, p 113
Macbeth (…) Tout l’Océan du grand Neptune arrivera-t-il à laver
Ce sang de ma main ? Non c’est plutôt ma main
Qui rendra les multitudes marines incarnat
Faisant de tout le vert-un rouge
b. Un mal endémique : Hécate, Malcolm
III, 5 p.183 :
Sorcière 1 : Eh quoi, Hécate, vous semblez furieuse.
Hécate : N’ai-je pas raison, vieilles effrontées ?
Comment osez vous mener avec Macbeth traffic et commerce, énigmes et histoires de mort, quand moi, maîtresse de vos charmes, ouvrière de tous les malheurs, je n’ai pas été appelée à jouer mon rôle et à montrer la gloire de notre art ?
Et chose pire, tout ce que vous avez fait était pour un fils capricieux, méchant, colérique, qui, -comme le font tant d’autres- aime pour ses fins à lui, non pas pour vous…
IV, 3 :
Malcom : « je n’en ai pas. Celles(les vertus) qui font les rois
Telles justice et vérité, tempérance et sûreté,
Bonté avec humilité, persévérance, miséricorde,
Dévouement, patience et courage, constance
Je n’ai pas trace de tout cela, par contre j’excelle
A moduler sur chacun des crimes nombreux,
Les jouant de bien des façons. Non, aurais-je le pouvoir,
Que je verserais le doux lait de la concorde dans l’enfer,
Je bouleverserais la paix universelle
Et détruirais toute unité sur terre.
IV, 3, p.229
Macduff : Si favorables, si défavorables choses, ensemble,
C’est difficile à concilier
IV, 2, p. 211
Ross (…) Chère cousine, je vous en prie maîtrisez vous. Quant à votre mari,
Il est noble, judicieux, sage, et connaît mieux que nous tous
Les convulsions du moment ; Et je n’ose en dire plus
Mais cruels sont les temps, lorsque nous sommes traitres
Et ne le savons pas, et sans savoir ce que nous craignons,
Mais flottons sur la mer très sauvage et violente,
En tout sens et aucun….
I, 4 p.75
Duncan :
Aucune science
Pour trouver par le visage la signifiance d’un esprit
C’est un gentilhomme sur lequel je fondais
Une foi absolue
c. Relecture du dénouement : la tête du traître
Conclusion : Le Mal sans pourquoi ?
a) La réécriture d’Ionesco :
Résumons d'abord la pièce: Le Royaume d'Écosse est gouverné par le tyrannique Duncan, qui écrase ses nobles, les comtes Glamiss et de Candor, sous des redevances très lourdes. Ces derniers se révoltent, mais ils sont vaincus par les loyaux généraux et amis Macbett et Banco, qui sont à la tête des armées royales. Macbett hérite du comté de Candor, mais sans les droits complets, alors que le roi promet celui de Glamiss à Banco, dès le corps de Glamiss sera retrouvé. Lors d'un banquet festif, Lady Duncan semble s'intéresser à Macbett et le drague pendant le spectacle de l'exécution de tous les opposants.
La grogne monte chez les généraux, Macbett avec ses droits restreints, et Banco qui n'obtient pas son fief, le corps de Glamiss, réputé noyé, n'ayant été présenté au roi. Ça complote. Le roi alerté par leurs désirs de pouvoir et d'indépendance projette déjà de les éliminer. Deux sorcières se transforment en Lady Duncan et sa suivante, séduisent Macbett et Banco, leur promettant gloire et pouvoir: un poignard symbolique de la concupiscence et de la corruption est remis à Macbett, et les voilà déjà dans la même trajectoire que les deux comtes. La fausse Lady et les deux compères fomentent un complot afin d'éliminer le Roi lors d'une cérémonie de guérison des malades par imposition de ses royales et divines mains. Le roi est assassiné et Macbett épouse la fausse reine, s'empare du pouvoir et promet à Banco sa part. Mais bientôt Banco est insatisfait de ne pas avoir les titres promis, verbalise sa frustration envers Macbett, qui l'espionne et entend tout. Il tue Banco. Pendant le banquet de célébration de son accession, les spectres de Duncan et Banco viennent hanter et maudire Macbett. Les sorcières redeviennent sorcières et la vraie Lady Duncan, qui était enfermée dans les oubliettes, parvient à s'échapper et informe tous et chacun de la supercherie. Le fils de Duncan, Macol, issue de l'union entre le Roi et une gazelle devenue femme par sorcellerie, survient, venge son père, prend le pouvoir en promettant un règne encore plus tyrannique et sanglant que tous ses prédécesseurs.
b) Le mystère du mal : l’étrange